Washington DC

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lundi 28 septembre 2015

Oregon Coast

Les promesses d'un ailleurs sont déjà présentes sur les cartes d'embarquement que j'ai imprimées le matin de notre départ : "Alaska Airlines".  Les lettres se détachent blanches comme neige sur fond bleu de mer.  Nous ne partons pas en Alaska mais dans la région du  Pacifique nord ouest :  destination Oregon et Washington, l'autre, pas celui du District of Columbia où nous vivons.  Un long voyage jusqu'à Portland, OR. Une courte nuit malgré le gain de trois heures octroyé par le passage à l'heure du Pacifique. Ce qui signifie que nous avons neuf heures de décalage avec l'Europe ! 


La sortie de Portland est lente. L'heure de pointe, la fatigue du décalage et les caprices du GPS nous compliquent la route. Quelques heures plus tard nous faisons nos premiers pas sur une plage du Pacifique. L'eau est froide, un bain de pied suffit. D'ailleurs personne ne nage. Du vent, des cerf-volants, nous pique-niquons sur la plage et sommes conquis. Nous passons quatre jours à arpenter la côte, entre Seaside, Cannon Beach, Rockaway Beach, Newport et Cape Perpetua et nous allons de surprise en émerveillement. 


La montagne et la forêt ont les pieds dans l'eau et bordent de vastes plages de sable fin.  Oswald West, quatorzième gouverneur de l'Oregon de 1911 à 1914, homme éclairé, a eu l'idée géniale de protéger toute la côte de l'état en l'établissant en State Park. En clair, toutes les plages sont accessibles et non privatisées.  





Où sont les touristes ? Il n'y a pas grand monde sur la route 101 qui longe la côte. D'ailleurs elle ne comprend qu'une bande de roulage dans chaque sens. On a d'autant plus le sentiment d'être loin qu'une rangée de petites montagnes sépare le front de mer du reste du pays. Les sommets retiennent les nuages venus du grand large, couvrant cette longue bande étroite de brouillard matinal avec la perspective d'une fraîcheur qui encourage l'activité plus que le farniente.


Un soir nous achetons un fagot de bûches et du petit bois auprès d'une échoppe sans personne à voir.  Il suffit de déposer ses dollars dans une petite boîte. Ca marche à la confiance.  Nous faisons un feu de camp sur la plage et nous ne sommes pas les seuls. Serait-ce une tradition apportée par les pionniers du Far West ?  Grand fun !  


Marcher sur la plage, faire les courses à Garibaldi (si, si, ça ne s'invente pas), admirer les locomotives de la ligne côtière désaffectée, visiter la micro-brasserie Pelican et la méga-usine de Cheddar de Tillamook (du fromage et des produits laitiers à gogo pour ceux qui les aiment).  La diversité des activités était au rendez-vous. Sans oublier un premier contact avec la forêt dont les immenses pins ont l'allure de nos pins ardennais avec la taille américaine XXXL.


Par grand bleu ou léger gris, la côte de l'Oregon nous a séduits.

Anne

mercredi 23 septembre 2015

# Pope In DC





5h30 du matin, je suis dans le métro vers la ville. Peu de monde à part une poignée de latinos très en verve. Ils arborent tous le même T-shirt blanc : au recto, le portrait du pape, au verso sa signature "Franciscus".  Ils sont à leur affaire, leur pape est en ville !  Mais pourquoi de si grand matin ?  J'ai décidé d'assister à la messe dans une église de Capitol Hill, la seule des environs du Mall qui avait encore des places disponibles dimanche soir.

Après la messe à St Peter nous recevons un bracelet de papier qui autorise l'accès le long du passage du convoi papal.  Il n'est pas encore 7h et il fait encore sombre.  Je me mets en marche vers le Mall alors que l'aube se lève sur le Capitol.


L'entrée se fait près du monument de Washington.  Les contrôles sont draconiens. Tous les appareils électroniques doivent être allumés. Horreur! Mon appareil de photo ne donne aucun signal. Je dois ressortir pour mettre dans le bon sens la batterie que ce matin j'ai placée à l'envers. Ouf, je peux entrer. Je suis le flot et je me trouve plutôt bien placée en troisième rangée, pas encore sous le mode sardine-en-boîte. 


Le jour se lève sur le Mall.


Une longue attente commence. Debout. C'est tout. Une bouteille d'eau achetée à prix d'or,  un carré de chocolat et deux spéculoos de mes réserves que j'ai "smokkelés" dans mon petit sac. Car la liste des objets interdits est longue : pas de sac à dos, pas de nourriture ni de boisson, pas de parapluie, pas d'armes, pas de munitions, pas d'explosifs, pas de selfie-stick, pas...  Les objets confisqués ne seront pas rendus. 

La foule est bon-enfant puis devient plus compacte. Les petits se faufilent et à certains moment, je peux à peine respirer, coincée de partout. Chaque personne veut voir son pape !  Le service d'ordre est sur les dents. Tous les cinq mètres, un agent de police ou un agent secret (c'est indiqué sur leur tenue !) est posté pour surveiller un bloc de foule. 


Je repère des franc-tireurs sur le toit du bâtiment au coin. Eux aussi scrutent la foule avec des jumelles. Il y a les policiers à vélo, avec des chiens, avec des gilets pare-balles, des militaires, des pompiers, des secouristes. Les moyens mis en oeuvres sont considérables. 


Pour patienter, certains groupes chantent en espagnol.  Quelques personnes distribuent des chapelets, d'autres proposent des confessions, d'autres encore vendent des T-shirts et des fanions aux couleurs du Vatican.  Le blanc et jaune est partout, associé aux couleurs américaines et à celles de la ville de Washington DC.


Quelques fausses alertes. Non, pas encore. Le pape est reçu par le président Obama à la maison blanche et en bon latino-américain, il prend son temps. C'est ce que j'entends de mes voisins latinos eux-aussi. 


Tout à coup, il est 11h20, ça y est, il arrive ! D'abord une douzaine de motards de la police, suivis d'une demi-douzaine de grosses voitures de police et enfin, il est là, en blanc sur sa Jeep papamobile  immaculée !


Les gardes du corps sont très présents.


Par ici, c'est par ici qu'il faut regarder et saluer, crient mes voisins !


Ah ! Oui !!!! Viva el Papa !


Déjà le convoi s'éloigne... Nous l'avons vu trois secondes. 


Y a plus qu'à regarder encore quelques instants l'écran géant pour avoir une dernière vision du Saint-Père. 


Et la foule se répand sur les vastes pelouses qui forment le Mall.  Retour à la vie quotidienne après un temps hors du temps.  Je reprends métros et bus pour regagner moi aussi ma vie quotidienne marquée de cette visite extra-ordinaire !

# WalkWithFrancis

Anne