Washington DC

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vendredi 26 décembre 2014

Venite Adoremus


La paix qui n'a pas de soir* nous est donnée aujourd'hui dans la personne d'un nouveau-né. Fragilité. Mystère renouvelé d'une naissance que les bergers ont été les premiers à adorer. L'enfant vient nous trouver dans notre humanité.  Serons-nous capable de l'accueillir ?  Venite adoremus !


Joie des retrouvailles familiales.  Echange de cadeaux.  Pensées chaleureuses pour ceux qui sont loin.  

Joyeux Noël!

Anne

* Saint Augustin, Confessions XIII, 50.

lundi 27 octobre 2014

"...Life, Liberty and the Pursuit of Happiness "


Le grand homme nous attend en haut d'un escalier à l'entrée de sa propriété. Les courageux vont à pied, les autres prennent le shuttle. Le chemin monte, longe le cimetière familial et mène au potager avant d'arriver au sommet de la colline. 

Nous sommes à Monticello chez Thomas Jefferson, un "must see" auquel nous sacrifions très volontiers.  La journée est grandiose, les couleurs automnales donnent une profondeur renouvelée au paysage. 

Le troisième président des Etats-Unis est un homme éclairé et polyvalent.  Père fondateur des Etats-Unis et principal auteur de la déclaration d'Indépendance,  il faut ajouter à son actif  le rachat de la Louisiane et l'envoi de l'expédition Lewis and Clark vers l'ouest. J'invite les lecteurs intéressés à consulter sa  biographie sur le site de Monticello. Et pour ceux qui veulent en savoir plus, on ne compte plus les  livres qui ont été écrits sur cet homme hors du commun. 

Le potager dont Jefferson suivait de près les récoltes. Il en notait le rendement et étudiait les  espèces plantées avec intérêt. Comme toujours l'organisation des visites est impeccable et, sous la houlette d'une guide enthousiaste, nous entrons à 13h25 précises dans la maison.  Nous nous faisons  la réflexion que si nous gardons un regard purement européen, nous ne voyons rien d'extraordinaire. Pas de mobilier remarquable, les tableaux sont de facture médiocre.  Ouvrons un oeil américain et la visite prend un sens tout autre !  On est à la fois chez un homme d'Etat, un architecte, un musicien, un botaniste, un bibliophile, un inventeur, un philosophe... 


Après l'étage principal, on peut encore faire le tour du cellier, de la cuisine, du fumoir qui sont situés de façon ingénieuse sous les terrasses. Le cellier est relié à la salle à manger par un système d'ascenseur à bouteilles de vins.  Les moindres détails ont été pensés par le maître des lieux. 



Nous allons ensuite nous promener à Charlottesville, dont Thomas Jefferson a fondé l'université. Les colonnades caractéristiques du style colonial sont bien présentes.  L'histoire raconte que l'ancien président surveillait la construction des bâtiments à la longue vue depuis sa propriété.  


Quant à nous, nous logeons du côté de Keswick, dans une petite maison blanche idéalement située en face d'un jeune vignoble. Calme olympien.  Horizon vaste et paisible. On respire. 

Anne
NB : en titre, extrait de la Déclaration d'Indépendance. 


vendredi 17 octobre 2014

Food and Gas

Dernières images d'un  voyage inoubliable.  Sur la route du retour, notre regard aura encore de quoi se nourrir abondamment.  Quatre jours de route depuis le Wyoming. Nous traversons les états du Midwest : le plat Nebraska, l'Iowa au coeur de la "Corn Belt", l'Illinois ou pays de Lincoln, l'Indiana toujours dans la "Corn Belt", l'Ohio dont le nom signifie Grande Rivière. Avec la Pennsylvanie, qui nous fait penser à l'Ardenne en plus vaste, nous entrons dans la région Mid-Atlantique. Enfin dans le Maryland nous attend notre "Home Sweet Home". 


Entre champs de soja et de maïs, un chemin sympa qui abritera notre pique-nique hors piste, sinon sauvage, dans la région de Kiwanee et Peoria en Illinois.


Traversée d'Indianapolis, IN.  Nous laissons le circuit aux pros. 


En direction de Columbus en Ohio, avançons tant qu'il fait clair. 


Cadeau lumineux du ciel dont nous nous demandions s'il allait s'ouvrir pour laisser tomber des trombes d'eau...  Nous serons épargnés. 


Au fond l'essentiel du voyage, ce qui le rend possible, peut se résumer à deux mots : "gas" and "food". Le premier étant plus facile à trouver que le second, l'essence plus fréquente que la nourriture appétissante. Je dois reconnaître cependant que nous avons trouvé deux ou trois exceptions d'autant plus bienvenues qu'inattendues. 

Cette expédition n'en reste pas moins un souvenir magnifique où le paysage nous a emmenés très loin et a estompé les rares inconvénients rencontrés. Belle aventure !

Anne




lundi 6 octobre 2014

Some friends...

Je n'ai pas encore dit grand chose des rencontres que nous avons faites durant ce voyage. Il y a bien sûr les autres usagers de la route. Cliff nous avait prévenu. Début août a lieu un grand rassemblement de Harley Davidson à Sturgis, dans le South Dakota. Nous ne sommes pas allés à Sturgis même car on peut dire que Sturgis était partout. Nous avons croisé des milliers de motards, sur le turnpike I90, je dis bien des milliers, qui quittaient le South Dakota alors que nous nous y rendions, qui occupaient les mêmes hôtels et motels que nous, aux prix artificiellement élevés à cette occasion. Les motards étaient aussi dans les Badlands, à la Devil's Tower et jusque dans le Yellowstone.  


Des tatouages invraisemblables que je n'ai pas osé prendre en photos, des cheveux gris plutôt longs et des barbes drues donnent aux visages burinés une allure de sombres vikings. La plupart d'entre eux  cultivent un look de type morbide. Les silhouettes sont plutôt alourdies, on ne peut pas dire que passer la journée sur un cheval métallique soit du sport. Un bruit de moteur infernal, des Harley Davidson de toutes les couleurs et incroyablement décorées, on en a eu plein les yeux et les oreilles. On a parfois discuté avec les plus bavards et on a bien rigolé !


Yeah.  "Je n'ai besoin de personne en Harley Davidson... " La chanson est connue et me trotte en tête.

Autre rencontre... Un ours russe empaillé que nous trouvons dans un "gun shop".  Nous entendant parler, le patron nous dit quelques mots en français. Et nous apprenons qu'il a vécu deux merveilleuses années en Belgique lorsqu'il était militaire posté en Europe. Comme à chaque rencontre de ce type, les louanges sur la qualité de la vie, le pain, la bière et le chocolat sont légion.  A notre tour ensuite de poser des questions sur la vente d'armes à feu. Et nous apprenons que dans ces régions que nous traversons, quasi chaque famille possède une arme à feu comme on a un frigo, une télévision et un aspirateur....

Car il faut être prêt à défendre son lopin contre toute intrusion, animaux sauvages ou personnes mal intentionnées : Stand-your-ground. Le deuxième amendement de la constitution, on y tient là-bas et on n'y touchera pas. "Do you see my gun "? Euh... et de relever sous nos yeux médusés un pan de sa chemise à carreaux pour nous montrer un petit revolver dans son holster. 

That was an interesting meeting ! Nice to meet you, Mr Gun. 

By the way, vous ne me demandez pas qui est Cliff ? Cliff est LA rencontre déterminante que nous avons faite avant de partir en voyage.  Nous avons discuté notre projet de voyage avec lui et c'est sur ses conseils que nous avons fait le meilleur trajet possible, les haltes les plus intéressantes et évité ce qui valait moins la peine. Cliff nous a motivés par son enthousiasme contagieux, ses informations précises et son expérience personnelle de la route. Nous lui sommes infiniment reconnaissants : THANK YOU SOOOOOOO MUCH !

Anne

PS : The Second Amendment (Amendment II) to the United States Constitution protects the right of individuals to keep and bear arms.

vendredi 26 septembre 2014

On the road again in Wyoming

Vous me suivez toujours sur les routes du Wyoming, sous les ciels vastes et les étendues infinies ?    Je sollicite votre courage et votre patience car je ne vous épargnerai rien.  Pour donner une idée de l'espace, on pourrait mettre huit fois la Belgique dans cet Etat.  Quant à sa population, le Wyoming compte moins de 600.000 habitants. Pour rappel la Belgique est passée, il y a peu, à 11.100.000 habitants...  Le calcul de la densité de population m'a laissé rêveuse !  On se situe sur une autre échelle. 


Il faut bien repartir vers l'est et laisser dernière nous les montagnes, à regrets.  Mais nous en aurons encore plein la vue.   Nous croisons l'Oregon Trail pratiqué par des milliers de pionniers tentés par l'ouest et ses promesses. Le paysage n'a pas beaucoup changé. Nos chevaux-vapeurs vont certes plus vite que ceux qui tiraient les chariots sur les pistes poussiéreuses.




Paysages typiques du désert froid. Pas d'arbres. Seul poussent à perte de vue les courts buissons de "sagebrush'.


Nous faisons une halte bienvenue au bord du Pinedale Lake où nous avons réservé un petit cabin lodge. Tout est parfait sinon qu'un chien abandonné sans façon par ses maîtres a aboyé toute après-midi. Mais sur l'eau, il règne un calme fantastique...


Anne

lundi 15 septembre 2014

Be Bear Aware

Bear country food storage apply. Beware of poisonous snakes. Bienvenue dans une nature sauvage qui ne se laisse pas facilement approcher...  Nous sommes basés à Teton Village, tout près de l'entrée du Parc. Durant deux jours, nous limitons les heures de routes et explorons les environs.  Les sommets sont voilés puis se découvrent. 


Une sorte de "Check point Charlie" pour pénétrer dans le parc.  Frémissement d'anticipation, que nous réserve cette nouvelle journée ? 


Nous marchons vers les lacs Taggarts et Bradley. Il fait beau et chaud. Le temps de faire l'aller et le retour et le ciel prend une tout autre tournure.  Un gros grain approche.
Ci-dessous Antelope Flats dans une gamme de ton gris pluie.


Les sommets sont devenus invisibles jusqu'au lendemain.


Back to blue American sky !


Quelques bisons au rendez-vous avant la prochaine rencontre...


Du Lac Emma au lac Mathilda. Une autre marche tranquille dans les sous-bois, pas trop longue parce que la petite troupe que nous formons compte des éléments qui ne veulent pas, plus, et même plus jamais marcher!  Soudain la file indienne s'arrête tout net "un ours", là ! Où ? Oui, à 75 mètres une masse noire se déplace et se cache derrière les buissons, puis s'en va discrètement.  De petits arbustes sont pleins de baies, je crois que nous nous promenons dans le garde-manger du mammifère omnivore.  Pas le temps de prendre une photo... Be bear aware ! On nous l'avait dit et c'est écrit partout ! Des promeneurs que nous rencontrons vingt minutes plus tard nous montrent leur bombe anti-ours. Ils ne craignent rien, ils sont super-équipés...


Moi, même pas peur,  je m'arrête encore pour prendre en photo cette fleur que je trouve étonnante...

Anne

lundi 8 septembre 2014

Pas si fidèle !


La rivière Yellowstone au petit matin. Nous la longeons depuis Livingston, MT pour revenir dans le parc.  La vallée mérite bien son nom de Paradise Valley.  Le terrain reprend peu à peu du relief et la route des courbes.


Nous entrons à nouveau dans le parc du Yellowstone.  Ouvrons les yeux...  Ce que de loin nous avions pris pour un gros tas de neige, est Mammoth Terraces, une source d'eau chaude dont les dépôts sculptent des terrasses aux couleurs changeantes. On dirait une  grotte retournée à l'envers.  Etonnant !


Les reliefs et les couleurs des Mammoth Terraces ci-dessus et dessous.


Les fumerolles contribuent à créer une atmosphère étrange...



Entre trous de boue bouillonnante, sources d'eau chaude et geysers, règne une odeur bizarre, du style oeuf pourri. Regarder, humer et surtout ne pas se risquer à mettre la main dans l'eau !  Elle est brûlante et, en marchant sur les caillebotis qui serpentent autour des endroits "à voir absolument", on sent la chaleur qui rayonne.  


L'attraction la plus spectaculaire et fréquentée du parc est toute proche. On y va ou pas ? Il y a du monde et le parking géant est super rempli.  On y va !  La chance est avec nous et nous garons notre véhicule facilement. 


Nous rejoignons ceux qui attendent sur des bancs l'action d'éclat de "Old Faithful", le vieux fidèle. On parle du plus fameux geyser du parc qui régulièrement crache de 3700 à 8400 gallons d'eau chaude environ 17 fois par jour.  Pas si fidèle que ça ! Ou bien nous ne sommes pas assez patients. Nous avons attendu... il n'est jamais venu. Des fumerolles pour nous tromper notre attente, c'est tout ce à quoi nous avons droit. Nous n'attendons pas plus longtemps.  Notre logement du soir se trouve hors du parc, vers le sud cette fois,  et nous avons encore quelques heures de route en vue.  


Un orage se prépare.  Effets de lumière fantastiques sur le Jackson Lake et la chaîne du Grand Teton. 


Paysage d'allure alpine. On pense au Lac Léman...


Le ciel se couvre.  Ca y est, l'orage nous a rejoint !


Une averse violente. Qui ne dure pas longtemps... ambiance du premier soir sur le monde.  On en a plein les yeux.  


Bienvenue dans le Grand Teton Park.

Anne

mardi 2 septembre 2014

Beartooth Pass, entre Montana et Wyoming

Immensité, désertude, chaleur, pauvreté, sécheresse, ruralité, bout du monde, vastitude, espace...
Ces mots décrivent à peine les impressions qui me viennent sur la route.  Peu après Billings, MT, nous quittons la I90 pour emprunter la US route 212 qui va nous mener dans le vif du sujet. 


Nous avons opté pour l'entrée nord-est du Yellowstone National Park par le Beartooth Pass.  La montée est raide.  De zigzags en épingles-à-cheveux, la route, vantée comme la plus belle route des Etats-Unis,  nous emmène sur un vaste plateau peu avant son point culminant  à 3337 m. Nous roulons sur la frontière entre le Montana et le Wyoming.  Pique-nique au frais, une petite laine s'impose.  Des plaques de neige n'auront pas l'occasion de fondre cet été.  


J'ai l'impression que ces paysages viennent en apéritif ...



D'autres sommets à l'horizon se rapprochent.


Un embouteillage, que se passe-t-il ? 
Oh, bisons traffic jam !  Un troupeau traverse mollement la route. Les automobilistes s'arrêtent pour les laisser passer et aussi pour prendre des photos.  Les animaux sont énormes. Avec leur fourrure épaisse, comme ils doivent avoir chaud ! Odeur forte ... de bisons. Au loin, deux animaux se cherchent noise et galopent  entourés d'un nuage de poussière ... 


On avance au pas. On ne sort pas de la voiture, non, non, non !
Plus loin des pronghorns, entre antilopes et cervidés, ne nous laissent pas le temps de prendre la photos qu'ils sont déjà partis.  Encore un ralentissement sur la route, quoi encore ? Un ours noir se balade en contrebas et joue à cache-cache avec ses admirateurs qui bloquent la circulation. What a day ! Mais la journée n'est pas finie... 
Le jour va baisser et nous n'avons pas de logement. Même les campings sont pleins. Rien à Gardiner, MT, à la sortie du parc. La situation se corse. Finalement nous trouvons un motel à Livingston, MT, à plus de 50 miles du parc. Comme s'il n'y avait plus de place dans les hôtels à Bruxelles et que nous nous réjouissions de trouver un hôtel à Maldegem ou Dinant !
Logement sans prétention.  En revanche le centre ville de Livingston, une rue et un carrefour, a un certain charme. 


La vue du soir qui tombe vers la Yellowstone Paradise Valley est la dernière surprise du jour... 
Tout est bien qui finit bien pour les voyageurs improvisés que nous sommes !

Anne